Dessin d'Eric Buche
Dessin d’Eric Buche

L’acte de se nourrir s’est banalisé, en particulier dans cette Suisse prospère de l’après-guerre où le spectre de la famine ou des privations s’est fort heureusement effacé. C’est plutôt le souci inverse de l’abondance qui s’est imposé devant l’avalanche de produits proposés aujourd’hui.

Mais cette banalisation n’est en fait qu’un leurre, car l’alimentation, au-delà d’être vitale, soulève nombre de problématiques que ce soit en matière de santé ou d’environnement. Les personnes diabétiques en savent quelque chose, elles qui sont contraintes de scruter avec attention le contenu de leur assiette pour en évaluer les glucides.

« Que la nourriture soit ta médecine », affirmait le médecin grec Hippocrate, il y a près de 2 500 ans. Un dicton aussi sage que millénaire que l’industrie agro-alimentaire, avec ses scandales à répétition, trahit depuis des décennies. C’est ainsi que les aliments ultra-transformés, riches en sucre, en sel et en matière grasse, sont désormais partout, avec des conséquences dramatiques en termes de santé publique.

Ces dérives ont peu à peu conduit le consommateur à une prise de conscience : se nourrir
n’est pas un geste anodin. Même si tout le monde n’y est pas encore sensible, d’autres modes de consommation émergent désormais, du manger local au manger bio, végétarien, voire végan.

Ces diverses tendances ont pour effet de questionner notre alimentation en voulant rétablir le lien qui s’est distendu entre la production d’un aliment et sa consommation. Savoir qu’un poisson ne naît pas sous la forme d’un rectangle congelé et pané est quand même rassurant !

A cette première prise de conscience s’en ajoute désormais une seconde : l’empreinte carbone de notre alimentation aussi carnée qu’industrielle est énorme puisqu’elle contribuerait, dans les pays occidentaux, pour pas moins de 30 % du total des émissions de CO2. Voilà une autre perspective qui plaide, elle aussi, en faveur du local et d’une alimentation privilégiant légumes et fruits de saison.

Une double évolution qui devrait réjouir les personnes diabétiques puisqu’elle va dans le sens d’une alimentation plus équilibrée, c’est-à-dire plus favorable à leur état de santé.

Dis-moi ce que tu manges…
Un autre truc de ouf
C’est la malbouffe
Sûr on n’en veut pas
On n’y croit pas
Mais dans le caddy
Beaucoup de soucis
Un vrai jeu de piste
Lire les mini listes
Les micro lexiques
Des produits toxiques
De tous les poisons
Que nous avalons
Contraints et forcés
Au détriment de la santé
De nos cellules bousculées
Réagissons d’urgence
Stop aux manigances
André Tschanz

 

Auteur: Pierre Meyer