L’activité physique a de nombreux effets positifs. La masse musculaire augmente, la pression artérielle diminue et le cholestérol s’équilibre. Mais l’exercice améliore aussi la glycémie. La physiothérapie peut aider à se remettre en mouvement au quotidien.
Une activité physique régulière est essentielle, surtout pour les personnes atteintes de diabète : la sensibilité à l’insuline augmente et le transfert du glucose du sang vers les cellules est amélioré grâce à la multiplication des transporteurs du glucose (GLUT-4) dans les cellules, ce qui fait baisser la glycémie. Les personnes avec un diabète de type 1 sont souvent celles qui ont le plus conscience de l’influence de l’exercice physique sur la glycémie. Elles adaptent la dose d’insuline en fonction de ces processus, aussi bien avant, pendant qu’après leur séance d’activité physique. Les personnes avec un diabète de type 2 peuvent elles aussi tirer profit de ces processus et influencer positivement leur glycémie en faisant de l’exercice. Des études montrent que l’entraînement axé sur l’endurance et la musculation aident à réduire le taux de glycémie à long terme (HbA1c). En cas de prédiabète, l’exercice physique combiné à un rééquilibrage alimentaire peut également permettre d’éviter un traitement médicamenteux.
Quelle est la quantité d’activité physique suffisante ?
Selon les recommandations de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) en matière d’activité physique, un adulte devrait faire chaque semaine 150 minutes d’activité d’endurance modérée, ou 75 minutes d’activité d’endurance soutenue, et au moins deux séances de musculation. Cela vaut également pour les personnes atteintes de diabète. L’essentiel n’est pas de pratiquer un sport à proprement parler, mais de saisir toutes les occasions possibles de bouger au quotidien. On peut par exemple cuisiner debout ou marcher sur place lorsqu’on est au téléphone ou que l’on se brosse les dents. Faire de l’exercice avec d’autres personnes favorise la pratique d’une activité régulière : les associations sportives, les programmes DIAfit, les groupes de marche, etc. sont la solution idéale pour cela. Du reste, il est recommandé de ne pas rester plus de deux jours sans faire une séance d’exercice, afin de profiter au maximum de l’effet positif de l’activité physique sur la glycémie.
Obstacles à l’activité physique chez les personnes avec un diabète de type 2
Selon l’OFSP, en 2017, 2 % de tous les décès en Suisse étaient dus à un manque d’activité physique. Chez les personnes atteintes de diabète, plusieurs facteurs jouent un rôle dans le manque d’activité physique : les séquelles et les effets secondaires du diabète tels que le surpoids, les affections articulaires, les lésions nerveuses (polyneuropathie), les douleurs, le sentiment de honte, la peur d’un mauvais dosage et l’habitude ne sont que quelques-unes des raisons pour lesquelles les personnes concernées sont inactives. Du reste, lorsque leurs pieds sont touchés par la polyneuropathie, qu’elles souffrent de douleurs et de paresthésies entravant la marche et qu’il en résulte une démarche peu assurée, elles entrent dans une spirale de déconditionnement à l’effort à long terme.
La physiothérapie peut aider
Les physiothérapeutes sont des spécialistes du mouvement et peuvent utiliser l’exercice physique comme thérapie non invasive pour le diabète de type 2. Ces spécialistes peuvent aider les personnes concernées à bouger plus, à trouver le bon dosage et à établir un programme d’exercices à domicile. Le moment optimal pour l’entraînement peut être évalué et adapté personnellement, en fonction de chaque patiente ou patient, afin d’optimiser les processus métaboliques. Il peut s’agir d’un entraînement par intervalles destiné à activer les transporteurs GLUT-4, d’un exercice modéré à jeun pour agir favorablement sur la combustion des graisses et les « centrales électriques » des cellules (mitochondries), ou encore d’une séance d’exercice après avoir mangé afin de réduire les pics de glycémie après les repas.
Une coopération interdisciplinaire
Afin de promouvoir l’activité physique, il est par ailleurs important que le corps médical, les diététicien ·nes, les conseiller·ères en diabétologie et les physiothérapeutes collaborent activement. En plus d’exploiter les connaissances de toutes les disciplines, une telle collaboration peut aider les personnes atteintes de diabète à rester actives à long terme et à réduire ainsi les séquelles du diabète.
LE PASSAGE DU GLUCOSE DU SANG VERS LA CELLULE
Après un repas, le taux de glucose dans le sang augmente. L’organisme le perçoit à travers différents mécanismes et le pancréas sécrète de l’insuline. L’insuline se fixe sur les récepteurs d’insuline des cellules. Cellesci envoient alors un ordre aux transporteurs GLUT-4 : ils ont pour mission de faire entrer dans les cellules le glucose qui se trouve dans les vaisseaux sanguins. Si le glucose parvient à pénétrer dans les cellules, la glycémie diminue. Une fois dans les cellules, le glucose est acheminé jusqu’aux mitochondries (centrales électriques des cellules) afin de produire de l’énergie pour le corps. Chez les personnes atteintes de diabète de type 2, les récepteurs d’insuline ne sont souvent plus assez sensibles. L’absorption par les cellules du glucose contenu dans le sang est donc inhibée, ce qui entraîne une augmentation constante de la glycémie. C’est là qu’entre en jeu l’activité physique, qui permet d’améliorer la sensibilité des récepteurs d’insuline et la pénétration du glucose dans les cellules. Ainsi, la glycémie diminue et le corps dispose de plus d’énergie.
Dans un souci de compréhension, les explications ci-dessus ne décrivent pas tous les processus qui s’opèrent dans l’organisme et les cellules.