Dessin Buche

Le diabète n’échappe pas aux nouvelles technologies. La maladie serait même un des champs d’action privilégié de la recherche médicale et numérique tant les applications, destinées à soulager le quotidien des personnes diabétiques, sont potentiellement nombreuses.
Il s’agit donc d’une bonne nouvelle, même si LA bonne nouvelle serait que les laboratoires de recherche trouvent la solution qui puisse permettre aux diabétiques de guérir de leur mal. En attendant cette hypothétique percée, les malades disposent d’ores et déjà d’appareils connectés de plus en plus sophistiqués qui allègent leur fardeau.
Les firmes pharmaceutiques l’ont bien compris, elles qui rivalisent d’ingéniosité pour proposer, à un rythme soutenu, des dispositifs de plus en plus élaborés. De quoi donner le tournis à de nombreux diabétiques qui, faute d’être tombés tout petits dans la marmite digitale, ne savent plus à quels algorithmes se fier. C’est ainsi que les nouvelles technologies sont aussi source de stress, parfois si intense qu’il arrive aux diabétologues de les interdire à certains patients menacés de « burn-out ».
L’affaire est donc délicate : les nouvelles technologies soulagent mais elles inquiètent aussi, notamment parce qu’aucune ne fonctionne selon les mêmes schémas et codes, chaque fabricant développant, dans le plus grand secret, ses propres procédés. Il apparaît donc impératif que la personne diabétique se fasse conseiller par son médecin sur le choix et les finesses de l’appareil qu’elle souhaite acquérir, afin de connaître à fond ses bienfaits comme ses limites.
C’est dans ce contexte, à la fois exaltant et perturbant, que les sociétés pharmaceutiques font leur marché. Malheureusement, pas toujours à l’avantage des patients qui, certes conquis par la qualité de leur appareil, se voient, dans le même temps, confrontés à des conditions de vente et de suivi après-vente aussi lourdes qu’insatisfaisantes ! Il s’agit, en l’occurrence, de la firme Abbott et du Freestyle Libre.
Second exemple : une autre société américaine, Insulet, qui a repris à son compte l’OmniPod, a fait parvenir à ses clients, médusés, un contrat très intrusif. Elle serait – ce qui est très positif – en train de revoir sa copie suite à une action déterminée de diabètesuisse.
Dans tous les cas, la révolution technologique sera vaine si elle ne s’accompagne pas d’une éthique irréprochable et respectueuse des patients. Car, en dernier ressort, c’est bien de leur santé qu’il s’agit.

 

J’étais un électron diabétiqueUne 60823948
Arrêté devant une porte logique
Pourtant j’avais fait ma demande
Au très haut transistor de commande
Pour qu’il m’actionne le bon gate
Faut croire que j’étais trop bête
Alors je me suis retrouvé isolé
Enfermé, incapable de bouger
Oh ! tout puissant et vénéré CPU
Faites que je retrouve ma tribu
Libérez les forces magnétiques
Et ouvrez grand les portiques
André Tschanz

Auteur: Pierre Meyer