Importance de l’activité physique dans le traitement du diabète de type 2

Outre les facteurs héréditaires et le surpoids, le manque d’exercice physique peut contribuer à l’appa-rition d’un diabète de type 2 (DT2). L’influence positive de l’activité physique sur la santé en général et sur le diabète en particulier a été évoquée pour la première fois à la fin du XIXe siècle par le médecin français Apollinaire Bouchardat. Aujourd’hui, c’est un fait établi : une activité physique régulière peut empêcher ou du moins retarder le développement d’un DT2. Mais pour les personnes déjà atteintes de DT2, il est aussi question de savoir dans quelle mesure une activité régulière peut leur permettre d’optimiser le contrôle de leur diabète, voire d’améliorer leur pronostic.

Types d’activité physique

L’entraînement aérobie consiste à solliciter de grands groupes musculaires en effectuant des mouvements répétés et continus, comme lorsqu’on pratique la randonnée, le cyclisme, le jogging et la natation. L’entraînement de résistance ou de force comprend quant à lui des exercices avec des haltères, des appareils de musculation, des bandes de résistance élastiques ou le poids de son propre corps. Les exercices d’assouplissement améliorent la mobilité des articulations, tandis que les exercices d’équilibre ont un effet positif sur la démarche et aident à prévenir les chutes. Certaines activités, comme le tai-chi et le yoga, combinent souplesse, équilibre et résistance. Toutefois, diverses études montrent qu’une activité physique accrue n’est associée à une diminution de l’HbA1c que lorsqu’elle est accompagnée de conseils nutritionnels. Les programmes dits structurés affichent donc des résultats nettement meilleurs. (Exemple en Suisse : DIAfit. Informations à ce sujet à la page suivante.)

Avantages de l’entraînement aérobie

L’activité aérobie (p. ex. la marche) d’intensité modérée est associée à une diminution significative du taux de mortalité (parfois jusqu’à 50 %) chez les personnes atteintes de diabète. En cas de DT2, un entraînement aérobie régulier abaisse l’HbA1c (d’env. –0,8 % en moyenne), les lipides sanguins, la pression artérielle et l’insulino-résistance. Une autre forme d’activité aérobie est l’entraînement fractionné à haute intensité. Il améliore également la sensibilité à l’insuline et la santé du métabolisme, ce qui se traduit par une réduc- tion de l’HbA1c d’environ –0,5 %.

Résumé de l’auteur :

Plusieurs études sur l’entraînement aérobie chez les personnes atteintes de DT2 montrent ses effets favorables sur divers paramètres métaboliques. Toutefois, ces résultats ne sont pas vraiment spectaculaires. En revanche, les eets d’un entraînement aérobie d’intensité modérée sur le taux de mortalité sont impressionnants. Qu’entend-on par « intensité modérée » ? D’un point de vue scientifique, les activités d’intensité modérée sont celles durant lesquelles une personne bouge susamment rapidement ou vigoureusement pour brûler trois à six fois plus d’énergie par minute que lorsqu’elle reste assise. Il s’agit des activités au cours desquelles vous êtes un peu essoué, vous commencez à transpirer légèrement ou ressentez quelques palpitations cardiaques. Idéalement, on devrait pratiquer ces activités 150 minutes par semaine (ou plus), réparties sur au moins trois jours. Les personnes qui présentent un fort surpoids préfèrent souvent les activités dans l’eau ou la marche. Mais les deux sont utiles !

Avantages de l’entraînement de résistance

Le diabète est un facteur de risque en termes de perte de masse et de force musculaires. L’entraînement de résistance est bénéfique pour tous les adultes. Entre autres avantages, il améliore de nombreux paramètres métaboliques et la santé cardiovasculaire. En cas de DT2, l’entraînement de résistance peut également apporter des améliorations en matière de contrôle du diabète, d’insulino-résistance, de masse graisseuse, de pression artérielle, de force et de masse musculaire. Avec environ –0,6 %, la réduction du taux d’HbA1c est toutefois un peu moins marquée que pour les activités aérobies.

Résumé de l’auteur :

L’importance de la musculation pour les personnes atteintes de DT2 a été longtemps sous-estimée. L’entraînement de résistance est une activité à envisager en particulier pour les per- sonnes présentant un fort surpoids ou des problèmes d’articulation. Outre son influence sur le contrôle glycémique, ses effets sur la masse graisseuse et musculaire ainsi que sur l’insulino-résistance sont particulièrement bénéfiques.

Avantages d’autres types d’activité physique

Les exercices d’assouplissement et d’équilibre sont particulièrement importants pour les personnes âgées souffrant de DT2. Dans ce cas, l’intérêt principal n’est pas tant d’optimiser le métabolisme que de réduire lar- gement la fréquence des chutes. Avec le DT2, le risque de chute augmente en raison de lésions nerveuses, d’une faiblesse musculaire, des crises d’hypoglycémie et de problèmes de vue, mais aussi d’une plus forte prévalence de l’ostéoporose. Réduire la fréquence des chutes peut donc s’avérer d’une importance capitale.

Conclusions

L’activité physique devrait être recommandée à toutes les personnes souffrant de diabète, pour le contrôle de leur glycémie mais aussi pour rester en bonne santé. Les recommandations spécifiques et les mesures de précaution varient en fonction de l’âge, du niveau d’acti- vité et de l’existence de complications liées au diabète. Pour être poursuivis efficacement et à long terme, les efforts destinés à accroître l’activité physique doivent être adaptés aux besoins, apporter des avantages sub- jectifs et, bien entendu, être ludiques. A court terme, il est surtout intéressant de réduire l’HbA1c et d’amélio- rer l’insulino-résistance. Une marche d’intensité modé- rée au moins deux heures par semaine peut même être associée à une vie plus longue.

Conseils généraux

  • Combinez activités aérobies, exercices de musculation et gymnastique sous une forme qui vous fait plaisir.
  • Fixez-vous pour objectif 150 minutes minimum d’activité physique par semaine, réparties sur au moins trois jours.
  • Intégrez autant d’activités physiques que possible dans votre quotidien.
  • En plus de faire régulièrement de l’exercice, il est recommandé de réduire la durée totale passée en position assise et d’interrompre les temps de sédentarité en bougeant fréquemment.
  • Accrochez-vous !
  • Avant de modifier de façon drastique votre programme d’entraînement, parlez-en à votre médecin traitant, surtout si vous souffrez de problèmes cardiaques.

 

Auteur: Peter Diem, spécialiste en endocrinologie et diabétologie, Berne