Tableau Systemes De Capteurs De Glucose Disponibles En Suisse Modifie

Tableau Comparaison Appareils Auto Controle Glycemie

Ces dernières années, la mesure de la glycémie en continu a bénéficié de nombreuses innovations. La technologie ne cesse de s’améliorer et de s’adapter à la vie de tous les jours, mais elle reste encore onéreuse. Tous les capteurs ont en commun de mesurer le glucose tissulaire, non le glucose sanguin. Cette différence doit être comprise par les utilisateurs – c’est-à-dire les patients et les médecins. La valeur absolue est moins importante que la tendance.

Le glucose tissulaire est très proche du glucose sanguin, mais il se modifie avec un certain retard. Plus une modification de la glycémie survient rapidement, plus le glucose tissulaire est « à la traîne ». Il est essentiel de comprendre cela afin d’avoir conscience des limites de la technologie des capteurs. Il convient de reconnaître les situations dans lesquelles on ne peut pas « faire confiance » au capteur et dans lesquelles une mesure de la glycémie capillaire doit être effectuée en complément: p. ex. lorsque la valeur affichée n’est pas plausible et / ou ne correspond pas aux symptômes physiques.

« Mesure flash »
Le capteur qui est aujourd’hui le plus répandu est le FreeStyle Libre de la société Abbott. La mesure du glucose tissulaire a lieu en continu, mais pas la transmission des valeurs mesurées au récepteur. Les données doivent être activement recueillies par le porteur du capteur. La société appelle cette étape « scan », l’ensemble de la technologie « mesure flash du glucose ». Il est judicieux d’effectuer ce scan plusieurs fois par jour afin de pouvoir retirer un bénéfice de la mesure en continu. En principe, les mesures capillaires ne sont pas nécessaires et ne sont pas non plus demandées par le fabricant pour la calibration du capteur.

Toutefois, la restriction mentionnée ci-dessus s’applique. Quiconque compare systématiquement les valeurs capillaires et les valeurs du capteur constatera des différences, certaines étant considérables. Certaines de ces différences peuvent être compensées par l’indication de tendance sur le capteur. Certains utilisateurs perçoivent de telles différences comme une trop grande imprécision et ne sont donc pas satisfaits de ce capteur.

La majorité des utilisateurs du FreeStyle Libre ne perçoivent cependant pas les différences et bénéficient de la « valeur ajoutée » des données du capteur et de l’abandon des mesures capillaires. La société Abbott concentre donc ses efforts sur la publicité visant à éviter les mesures traditionnelles de la glycémie (« pourquoi se piquer quand on peut scanner »), et s’adresse ainsi aux personnes diabétiques qui ont besoin de mesurer leur glycémie plusieurs fois par jour. Cela concerne en particulier les patients diabétiques qui suivent une insulinothérapie intensive et doivent par conséquent s’injecter non seulement de l’insuline basale mais également de l’insuline bolus à courte durée d’action au moment des repas.

« Le traditionnel livret de la glycémie a encore toute sa place »

On sait que la dose de cette insuline bolus est déterminée en fonction de la valeur de glycémie mesurée, de la teneur en hydrates de carbone du repas et de l’activité physique. Par conséquent, le remboursement de ces capteurs FreeStyle Libre par les caisses maladie est limité. Ils ne sont pris en charge que pour les personnes suivant une insulinothérapie intensive, avec une limite de 27 capteurs par an, cela supposant une durée de port de 14 jours par capteur.

La prescription ne peut être délivrée que par des médecins spécialistes en diabétologie. Ces conditions sont scrupuleusement examinées par les caisses maladie. Les coûts s’élèvent à environ 1 700 francs par an (soit 65.30 francs par capteur) et se situent ainsi dans une fourchette similaire à celle des coûts relatifs aux quatre mesures de la glycémie capillaire par jour.

Avec fonction alarme
Les autres capteurs disponibles des sociétés Dexcom, Medtronic et Roche fonctionnent généralement selon le même principe, à savoir la mesure du glucose tissulaire, mais transfèrent en continu les données à un récepteur. L’information est ainsi livrée automatiquement, on n’a pas besoin de la recueillir activement, mais on n’a pas de marge de manœuvre.
Le dispositif est relié à un système d’alarme qui informe le porteur du capteur lorsque les valeurs limites programmées sont dépassées. C’est la principale différence avec la mesure flash du glucose. La fonction d’alarme offre une sécurité, surtout en ce qui concerne les hypoglycémies, mais signale aussi la présence constante du diabète, ce qu’un certain nombre de personnes concernées n’apprécient pas.

Ce sont principalement les patients souffrant d’un problème d’hypoglycémie, c’est-à-dire présentant des hypoglycémies très fréquentes et / ou passant inaperçues ou un diabète globalement instable, qui en retirent un bénéfice, ainsi que les personnes qui ont un style de vie très actif et donc des contraintes physiques fortement variables.

« Plus une modification de la glycémie survient rapidement, plus le glucose tissulaire est « à la traîne »

Il est évident que ces capteurs sont essentiellement utilisés par des personnes présentant un diabète de type 1, même si cela n’est pas une condition explicite. La nécessité d’un calibrage biquotidien au moyen d’une mesure de la glycémie capillaire est également commune à tous ces capteurs. Les coûts sont élevés. Ils s’élèvent à plus de 5 000 francs par an. Il convient de soumettre une demande de prise en charge des coûts auprès de la caisse-maladie, celle-ci étant soumise à certaines conditions.

Des durées très variables
Deux dispositifs proviennent de la société Dexcom: Dexcom G4 et Dexcom G5, un smartphone pouvant être utilisé comme récepteur pour ce dernier. Les capteurs ont officiellement une durée de port d’une semaine, ensuite un nouveau capteur doit être posé.

Le capteur Enlite de Medtronic est le seul dispositif capable de « communiquer » avec une pompe à insuline, permettant même l’arrêt automatique de l’administration d’insuline en cas d’hypoglycémie probable (« thérapie par pompe assistée par capteur »). Le capteur dure six jours, il est aussi disponible sans pompe à insuline et a également un smartphone comme récepteur.

Pour sa part, la société Roche a lancé le capteur longue durée Eversense XL. Ces capteurs sont implantés sous la peau de la partie supérieure du bras et y restent six mois. L’implantation est une petite intervention réalisée sous anesthésie locale par le diabétologue. Pour la transmission des données, un appareil appelé « transmetteur » doit être fixé sur la peau au-dessus du capteur implanté, et le smartphone sert à nouveau de récepteur. L’exploitation des données a lieu par le biais de différents programmes, le stockage est de plus en plus basé sur le « cloud ». Pour l’utilisateur, cela est moins problématique que pour le diabétologue qui assure son suivi, car celui-ci doit gérer toujours plus de programmes lors de sa consultation.

Dans l’ensemble, les capteurs de glucose se propageront certainement encore davantage dans un avenir proche, mais resteront réservés à une minorité de personnes atteintes de diabète, contraintes de suivre une insulinothérapie intensive et présentant un risque accru d’hypoglycémie. Cette technologie n’est pas acceptée par tout le monde dans la même mesure. Pour beaucoup de patients, le corps étranger sur la peau est un obstacle. C’est pourquoi la traditionnelle mesure de la glycémie capillaire aura encore sa place sur le long terme.

Traduction : Ursula Sila-Gasser

Auteur: Dr méd. Tilman Drescher