« Entre Robin et sa chienne Easy, une amitié pour la vie »

En mars dernier, l’association Farah Dogs, qui met des chiens à disposition de personnes malades ou handicapées, a organisé à Uvrier (VS) une petite cérémonie de remise officielle de la chienne Easy à Robin (4 ans et demi). Ce dernier souffre depuis trois ans d’un diabète de type 1 difficile à stabiliser. Easy donnera l’alerte en cas d’hypo ou d’hyperglycémie.

Robin et Easy ont appris à se connaître

La présence d’Easy (un cocker femelle âgé de trois ans), qui a rejoint la famille Schöpfer en octobre 2017, apporte un soulagement inespéré aux parents de Robin par sa capacité à repérer, grâce à son flair, les phases où l’enfant entre en hypo ou en hyperglycémies. Le chien manifeste son intention soit en posant sa patte sur Robin, soit en se frottant contre lui, soit, encore, en allant avertir les proches de Robin. « En l’absence de mesures, il détecte de façon nettement plus fine que nous, ses parents, et que notre fils lui-même, ces moments absolument cruciaux pour Robin qui peut passer d’une hyper à une hypo en une demi-heure à peine », raconte Cédric, le père du petit garçon. De quoi affoler ses parents.

« La chienne Easy apporte un soutien inespéré aux parents du petit Robin, quatre ans et demi »

Ainsi, dans les jours qui ont précédé la cérémonie, l’état de santé de Robin s’est brusquement détérioré ; et ce n’est qu’au dernier moment que le rendez-vous a pu être maintenu, car on ne savait pas s’il allait devoir être hospitalisé en urgence ou non. Ce samedi-là pourtant, le petit bonhomme paraissait avoir retrouvé des couleurs, à la grande joie de ses parents et de ses deux frères, Théo (9 ans) et Vincent (7 ans), dont aucun n’est diabétique. Easy était manifestement aussi de la fête, car elle était survoltée, galopant d’une personne à l’autre en aboyant joyeusement.

Des chiens très réceptifs
Pas moins de 80 personnes étaient présentes dans la salle paroissiale d’Uvrier qui accueillait gracieusement la cérémonie. La gent canine était, elle aussi, bien représentée, avec une bonne douzaine de chiens, la plupart équipés d’une petite brassière rouge distinctive, venus faire la fête avec Easy. A l’heure des discours, ces derniers se sont montrés étonnamment réceptifs à ce qui les entourait ; silencieux et maîtrisés lorsque l’orateur s’exprimait ; aboyants et excités au moment des applaudissements. Impressionnant : de vraies éponges !

Les chiens de Farah Dogs, comme Easy, portent une brassière distinctive

« Depuis la création de Farah Dogs, en 2014, c’est le quatrième chien que nous remettons à une famille, précise Nicole Boyer, la directrice de l’association Farah Dogs. Il y a quelques semaines, à Renens, c’est un jeune autiste qui a pu profiter du service que nous offrons. Les chiens font aussi merveille auprès des personnes épileptiques. Le plus souvent, nous travaillons avec des Cockers, notamment en raison de leur taille (adaptée aux enfants) et de leur capacité olfactive, mais aussi avec des Bergers australiens, des Labradoodle ou des Springer spaniels ».

Quinze mois d’éducation en familles d’accueil
Parmi les personnes présentes, la famille et les proches de Robin, bien sûr, mais aussi plusieurs familles d’accueil (qui acceptent de socialiser les chiens avant qu’ils rejoignent leurs familles d’adoption), les médecins et vétérin aires conseils de l’association et des sympathisants de Farah Dogs. C’est que préparer les chiens à leur rôle de lanceur d’alerte n’est pas une mince affaire : « dans le cas du diabète, il s’agit tout d’abord, explique Nicole Boyer en éducatrice canine passionnée, de repérer les chiens qui auront un odorat particulièrement sensible aux odeurs dégagées par le corps ; puis, une fois la sélection faite, de trouver des familles d’accueil qui seront d’accord d’héberger, pendant quinze mois au moins, le chien pour le socialiser et l’éduquer à sa future tâche. Nous assurons ensuite, avec ma collègue Stéphanie Nanchen, le suivi avec les familles auxquelles on remet les chiens, tout en nous occupant des animaux que nous avons en pension. A côté de cela, je consacre également beaucoup de temps, avec l’appui de notre comité, à faire connaître l’association et à récolter des fonds ».

Du pur bénévolat
« Toutes ces activités sont bénévoles, souligne le président de Farah Dogs, l’avocat-notaire Pierre de Chastonay, car l’association n’a pas la capacité de payer des salaires. Nous y sommes malheureusement contraints parce que socialiser et éduquer un chien a un coût élevé, de l’ordre de 25.000 francs par individu, que nous arrivons à couvrir, tant bien que mal, grâce aux dons que nous recevons. Ces derniers sont intégralement consacrés à la prise en charge du chien et à soulager, ainsi, financièrement les familles d’accueil (nous assumons le gîte et le couvert du chien, les frais de socialisation et d’éducation et ceux occasionnés par les visites au vétérinaire). Cette aide est essentielle, car c’est elle qui nous permet de trouver et de fidéliser des familles d’accueil. Car leur rôle est crucial, mais aussi très difficile à assumer affectivement : le départ du chien, au bout de quinze mois, est toujours un arrachement… »

Concernant Easy, c’est du côté de Schaffhouse qu’elle a appris, grâce à Margrit (d’ailleurs présente à Uvrier) tout ce qu’elle sait. Une belle réussite puisque Robin et Easy ont immédiatement sympathisé. Une belle histoire aussi, car Robin associe désormais, de façon positive, son diabète à la présence d’Easy.

Une présence constante
Actuellement, Robin et Easy vivent en parfaite symbiose. Par chance, Robin n’a développé aucune allergie. « Le chien est constamment aux côtés de notre fils, qu’il soit à l’intérieur de notre appartement ou à l’extérieur, explique Sandra, la mère de Robin. Il dort également avec lui, ce qui allègera bientôt un peu nos nuits, lorsque la chienne sera apte à remplir son office nocturne. Nous souhaiterions aussi qu’Easy puisse accompagner notre fils à l’école. Nous allons faire des démarches en ce sens pour la rentrée de septembre. Jusqu’ici l’école a été très réceptive et attentive à la maladie de Robin, avec une forte implication de son enseignante et de l’infirmière scolaire ».

« Depuis la création de Farah Dogs, c’est le quatrième chien qui est placé dans une famille »

Le soulagement des parents de Robin est évident. Easy – un nom bien choisi –, rend effectivement la gestion du diabète du petit garçon au quotidien un peu plus facile, un peu moins anxiogène. Ces deux-là font clairement la paire et lorsque le président de Farah Dogs évoque « une amitié pour la vie », il ne s’agit pas seulement de comprendre que cette complicité est appelée à durer, mais aussi que le flair du chien peut, littéralement, sauver la vie de Robin.

Familles d’accueil avec leurs chiens

Appel aux dons

L’association Farah Dogs compte 150 membres dans toute la Suisse et ne vit que de dons. Ces derniers permettent aujourd’hui d’assurer le placement et l’éducation des chiens. En revanche, le fonctionnement même de l’association repose sur l’engagement bénévole des éducatrices et instructeurs canins et des personnes qui les entourent. Pour que vive Farah Dogs, dont l’activité rend de précieux services à des personnes malades et / ou handicapées, l’association doit pouvoir compter sur votre soutien, individuel ou collectif.
La cotisation de membre de Farah Dogs est de 50 francs par an.
Adresse de l’association Farah Dogs : Rte du Chenil 17, Case postale 369, 3960 Sierre
E-Mail : info@farah-dogs.ch
Nos de compte : IBAN CH49 0900 0000 1471 8978 0
CCP 14-718978-0

Auteur: Pierre Meyer