Semimarathon Victoria

 

De la Course de l’Escalade au Marathon de New York : l’étonnant parcours d’une néophyte

Victoria Chmielewski, directrice de la Fondation pour la Recherche sur le Diabète (FRD) et diabétique de type 1, n’a pas froid aux yeux. Son défi : participer au Marathon de New-York en novembre prochain. Un véritable Everest pour une personne qui a toujours détesté le… sport !

Pourquoi avoir voulu relever un tel défi ?
En septembre 2018, une amie parvient à me convaincre de participer avec elle à la Course de l’Escalade. Voilà qui, pour moi qui ne suis pas sportive, sortait de l’ordinaire et je me suis dit : pourquoi pas ? Les entrainements et la course elle-même se sont très bien passés.

Contre toute attente, l’expérience m’a plu et je me suis alors motivée. Restait à passer à la vitesse supérieure. C’est comme cela que le projet du Marathon de New York s’est imposé. Un défi totalement fou, qui plus est pour une personne diabétique, puisque gérer sa glycémie dans l’effort ajoute évidemment une inconnue à l’équation. Depuis le mois de janvier, je m’entraine donc d’arrache-pied, trois fois par semaine. Et j’y prends du plaisir.

C’est à la fois un défi personnel, mais aussi une façon de sensibiliser le public au diabète de type 1, si mal connu, et de faire connaître la Fondation pour la Recherche sur le Diabète dont je m’occupe.

Quelles difficultés avez-vous rencontrées ?
Au-delà de l’effort physique que demande la préparation à un marathon, c’est bien sûr la gestion de mon diabète qui est difficile, car mes glycémies varient d’un entrainement à l’autre ; il n’y en a pas un qui se ressemble. A chaque course, j’apprends quelque chose de nouveau. Par exemple, si je cours le matin, ma glycémie reste assez stable, alors que si je cours le soir elle chute plus fortement. D’autre part, j’ai tellement peur des hypoglycémies pendant l’effort que je démarre souvent trop haut. Lorsque j’ai fait le semi-marathon de Genève en mai dernier, je suis partie à 13mmol et arrivée à 11,9. C’est plutôt bien, mais j’aimerais réussir à gérer l’effort avec une glycémie plus basse. Autre enseignement : je fais davantage d’hypoglycémies dans les 48 heures suivant l’effort, ce qui correspond à la période de récupération. C’est donc encore très difficile de trouver la bonne méthode, sachant que chaque diabétique qui pratique une activité physique réagit différemment.

Quel message souhaitez-vous faire passer ?
Tout d’abord, que le diabète n’est pas une contre-indication à la pratique d’un sport, bien au contraire ! Pour les personnes atteintes d’un diabète de type 1, avec un bon suivi médical, c’est même l’occasion de connaître encore mieux son corps et d’améliorer la gestion de sa glycémie. Pour les personnes vivant avec un diabète de type 2, se dépenser physiquement fait partie intégrante du traitement. A travers ce défi, j’espère également sensibiliser la population à cette maladie qui ne cesse de croître à travers le monde, qui a plusieurs variantes difficiles à distinguer et pour laquelle nous soutenons activement la recherche.

Propos recueillis par Pierre Meyer

Photo: Victoria Chmielewski lors du semi-marathon de Genève