Alimentation

Mais jusqu’où iront-ils ?!

Vendredi soir, en rentrant du travail, je fais des courses à la Migros. Je vois des médaillons de filet de bœuf à un prix alléchant : 40 % moins cher que le prix normal…

Méfiante, je retourne l’emballage et vois indiqué sous la provenance : « Australie ». Je me fais la réflexion que c’est quand même gonflé de faire venir du bœuf d’Australie et repose l’emballage en me disant qu’il ne faut quand même pas exagérer.

Le lendemain matin, mon mari me montre un message reçu sur Facebook du groupe « T’es de Genève si » :

Mieux vaut y regarder à deux fois…
Je vois un message révolté d’un des membres du groupe, qui s’indigne contre la Migros qui vend de la viande produite à l’aide d’hormones et d’antibiotiques importée d’Australie.
J’y reconnais la provenance et comprends la réaction de l’auteur vis-à-vis de la provenance et du mode de transport « par avion ». En même temps, c’est préférable pour de la viande fraîche…, mais quelle ne fut ma surprise quand je vois en dessus du message deux informations qui m’avaient complètement échappé :

« Peut avoir été produit(e) avec des stimulateurs de performances hormonaux. Peut avoir été produit(e) avec des stimulateurs de performances non hormonaux, tels que les antibiotiques. »

Et là je tombe des nues. Je ne les avais pas vues ! Et j’ai tout de même l’habitude des étiquettes et je regarde régulièrement les informations sur les emballages. Si je ne les ai pas vues, d’autres les ont certainement pas vues non plus…

En faire le minimum
J’envoie donc un message à la Migros en leur faisant part de mon indignation et leur disant que ce type d’information devrait figurer en grand et en gras, de préférence sur le devant du produit et non sur le dos, et également sur le panneau en rayon.

La réponse de Migros était prévisible :

« En Suisse tout comme en Europe, l’utilisation d’antibiotiques en guise de stimulateurs de performance est interdite. La loi nous permet d’importer de tels produits carnés à condition que nous fassions figurer clairement cette indication sur l’emballage. En ce qui concerne la lisibilité du texte, la taille des caractères, etc., nous respectons là aussi les prescriptions de la Confédération. »

Oui, ils respectent les prescriptions, mais surtout pas plus…

Quelques jours plus tard, je suis passée à la Coop et suis allée voir s’il y avait le même type de viande en rayon : même constatation, à part que la Coop avait mis l’information sur un fond légèrement rosé, ce qui avait le petit mérite d’attirer un tout petit peu plus l’attention, mais je ne suis pas sûre que cela ait fait une différence au final et que bon nombre de personnes ont acheté ces produits sans voir l’information.

J’y suis encore repassée et ai vu qu’il n’y avait pas que la viande de bœuf qui était concernée, mais également la viande d’agneau et que le pays d’origine n’était pas uniquement l’Australie, mais également la Nouvelle Zélande.

Il faut donc ouvrir l’œil et même les deux yeux !

Pour rappel, les Suisses mangent 3 x trop de viande en moyenne. Or, quelle que soit la viande consommée, cela ne devrait pas être plus de 3 x par semaine en tout. Mieux vaut manger de la viande moins souvent, mais de meilleure qualité et en achetant suisse, nous avons la garantie que les animaux n’ont pas été boostés par de tels produits.

Auteur: Odile Rossetti Olaniyi, diététicienne à diabète genève