D Journal Vacances Couldef
Dessin d’Eric Buche

Etes-vous seuls avec votre diabète ? Assurément non, puisque pas moins de 500.000 personnes en Suisse en sont victimes. Vous sentez-vous isolés ? Paradoxalement, c’est souvent le cas ! Isolés au sein de la famille, isolés face à la cohorte des soignants, isolés à l’école ou sur votre lieu de travail.
C’est sans doute le propre de toute maladie chronique non transmissible que de renvoyer la personne à elle-même puisqu’elle se retrouve seule à devoir la gérer au quotidien. Seule face à son assiette, seule face au sport qu’elle pratique, seule face à la stigmatisation et aux discriminations qu’elle subit.
Est-ce pour autant une fatalité ? Si elle est souvent ressentie comme telle, de plus en plus de personnes diabétiques ont choisi de réagir. Comment ? En se rapprochant de leurs pairs. Car ces derniers sont non seulement des interlocuteurs attentifs et compréhensifs, mais également les détenteurs d’un savoir pratique précieux. Un savoir qui n’est pas issu d’études savantes, mais qui s’appuie et se nourrit des centaines, des milliers de jours que le diabétique vit avec sa maladie. Pour tout dire : une mine d’or !
Or, cette mine d’or est trop peu exploitée. Les associations, certes, offrent de nombreuses occasions de rencontres, mais la participation y est de plus en plus faible. Nouveau paradoxe qui s’explique peut-être par la volonté de plus en plus farouche des personnes diabétiques d’échanger hors de tout cadre institutionnel, quel qu’il soit.
L’émergence de cette volonté d’autonomie ne tombe pas du ciel. Elle est liée à la propagation de l’internet qui permet, seul face à son écran d’ordinateur, de glaner des informations en un seul clic et à la déferlante des réseaux sociaux qui donnent la possibilité aux malades d’être en prise directe avec d’autres malades.
Mais, là encore, un nouveau paradoxe apparaît : les sites les plus actifs sont le fait des diabétiques de type 1 (10 % de l’ensemble des diabètes), alors que les types 2 sont plutôt rares sur les blogs ou YouTube. L’âge et la relation aux nouvelles technologies des uns et des autres sont un facteur explicatif. Toutefois, il est grand temps que les personnes diabétiques de type 2 se saisissent de ces instruments, seuls à même de briser leur solitude et de créer un sentiment, collectif, d’appartenance à une communauté.

 

Voyages, voyages
Pour tous les âges
Diabétiques ou non
On prend l’avion
De villes en villes
D’îles en îles
Toujours en mouvement
On nous l’a dit si souvent
Prenonsen plein la tête
Parcourons cette planète
Comment ? On nous l’a pas précisé
En train, en avion ou même à pied
Pendant que nous le pouvons
Peu importe comment, bougeons !
André Tschanz

Auteur: Pierre Meyer